Les Réseaux de surveillance sismique dans les Pyrénées

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Carte des plus forts séismes depuis le Moyen-Âge

carte de la sismicité historique dans les pyrénées

Par une plongée dans les archives civiles et religieuses, des équipes de chercheurs regroupant linguistes, historiens et sismologues ont pu exhumer du passé des témoignages des séismes les plus importants ayant affecté les Pyrénées depuis la fin du Moyen-Âge. Les intensités de ces séismes ont été évaluées sur la base des dégâts recensés.

Quelques séismes marquants

Le séisme catalan de 1373

Le 3 mars 1373, un séisme d'intensité VIII-IX secoue le versant sud des Pyrénées centrales, au sud du Val d'Aran, dans la région de la Ribagorza. Ressenti à plus de 300 km (jusqu'à Montpellier et Bordeaux), il occasionne des dégâts considérables dans le Val d'Aran. On n'a pas d'indication sur le nombre de victimes.

Le séisme de 1373 - noté par l'hexagone jaune - a été ressenti dans une très vaste région, jusqu'à Uzerche et Avignon.

Les chiffres romains indiquent les intensités ressenties. Le pointillé donne l'étendue des destructions

Le château de Gurb en Catalogne espagnole, dont on voit les vestiges au premier plan, a été détruit par le séisme de 1373.

Derrière s'étend la plaine de Vic.

La crise catalane de 1427-1428

Pendant plus de deux ans, une crise sismique d'une violence inouïe secoue toute la Catalogne. Elle débute le 13 mars 1427 dans la région d'Amer (près de Gérone) et culmine le 2 février 1428, date à laquelle se produit le plus fort séisme jamais répertorié dans toute l'histoire des Pyrénées. Ce dernier occasionne des dégâts catastrophiques à toute la région de Puigcerda, Prats-de-Mollo, Camprodon et jusqu'à Olot. Les pertes humaines se chiffrent par centaines. Des édifices s'écroulent à Bordeaux, à Albi, au Puy-en-Velay. De nombreuses églises ou chapelles sont détruites dans toute la Catalogne espagnole. A Besalu, des bâtiments tombent dans une crevasse, et un champ de blé affaissé se transforme en lac. A Lloret, des projections de pierre et de boue "aussi hautes qu'un arbre" sont mentionnées.

La crise sismique de 1427-1428 a occasionné des dégats considérables sur des zones très étendues, comme le montre cette carte relative aux trois plus gros événements de la crise.

Cette inscription figure sur la clef de voûte du portail de l'église de Sant Marti del Clot, en Catalogne espagnole.

Elle mentionne la destruction de l'église en 1428 et sa reconstruction par la paroisse en 1439, ainsi que les noms des personnes ayant conduit les travaux.

Le séisme bigourdan de 1660

Ce séisme, survenu le 21 juin 1660, reste à ce jour le plus fort ayant de mémoire humaine affecté les Pyrénées françaises. Bagnères-de-Bigorre, Lourdes et de nombreux villes et villages de Bigorre subissent des dégâts considérables. On dénombre une trentaine de victimes, mais ce chiffre est très imprécis. Le séisme est ressenti jusqu'en Vendée et à Montpellier.
Deux autres séismes, à peine moins forts, secouent la même région le 24 mai 1750 et le 20 juillet 1854.

Avant le séisme de 1660, l'abbatiale de Saint-Pé-de-Bigorre possédait une tour-lanterne «d'une hauteur prodigieuse y ayant voûte sur voûte».

Elle s'effondra en 1660 des suites des séismes.

Avant le séisme de 1660, l'abbaye de Saint-Savin était un vaste ensemble architectural.

Même si l'église abbatiale resta debout, elle subit des dommages considérables.

La ville de Bagnères-de-Bigorre est située à une quinzaine de kilomètres seulement de l'épicentre du séisme de 1660.

Les habitations furent presque toutes endommagées.

Le séisme d'Arette de 1967

Le 13 août 1967, la vallée du Barétous et ses environs sont secoués par un fort séisme, le dernier ayant causé un décès en France métropolitaine. Le village d'Arette est détruit à 80%, les villages voisins (au premier rang desquels Lanne, Montory, Barlanès, Haux) sont également très touchés. La secousse est ressentie jusqu'à Bordeaux et Barcelone, et enregistrée dans la plupart des stations sismologiques du monde.

De nombreuses maisons du village d'Arette furent détruites ou fortement endommagées, obligeant la population à quitter les habitations

La carte des isoséistes du séisme d'Arette - c'est à dire les zones où le séisme est perçu de la même manière - présente une extension est-ouest.

On note que le séisme n'a été que faiblement ressenti vers Tarbes et Rabastens-de-Bigorre.

Localisation de l'épicentre du séisme d'Arette

Les villes de Barlanès, Montory, Lanne et Arette furent fortement sinistrés

Enregistrement du séisme d'Arette par le sismographe de bagnères-de-Bigorre à 77 km à l'est de l'épicentre

Dans l'église d'Arette reconstruite, un vitrail commémore le séisme.

On lit en bas à gauche, au dessus des mains : 13 août 1967

Les habitants eurent le choix entre une indemnisation pour rebâtir à leur convenance, ou une maison "standard", comme celle montrée ci-dessus qui jouxte des batiments anciens ayant résisté au séisme.

Á la suite du séisme, des chalets furent installés aux abords de plusieurs villages pour héberger la population.

Ici à Arette, ces chalets -au premier plan- ont été conservés après la reconstruction du village