Les composantes essentielles sont le sismomètre, le numériseur et l'horloge externe. Le sismomètre capte les vibrations du sol, le numériseur prend des points de mesure à intervalles réguliers et les stocke en mémoire, l'horloge externe date avec précision chaque échantillon. Un système de suivi par GSM (réseaux de téléphonie mobile) est également installé.
En configuration extérieure, le sismomètre est posé sur une petite dalle de béton coulée au fond d'un trou de quelques dizaines de centimètres de profondeur (coffrage boisseau terre cuite/béton ou tubage plastique), de préférence en contact avec du rocher massif. Le sismomètre est isolé thermiquement. En configuration intérieure (cave par exemple), le sismomètre est posé à même le sol, et isolé thermiquement.
Tout ce matériel est alimenté en courant continu (12 volts) par une batterie de type automobile, elle-même rechargée par panneaux solaires ou sur le secteur. La consommation est extrêmement faible (puissance inférieure à 5 watts, de l'ordre de la consommation d'un téléviseur classique en veille).
En fin d'expérience, la dalle béton est cassée, le coffrage retiré, et les gravats emportés. Le site est restitué dans son état d'origine.
Ces critères sont énumérés par ordre décroissant d'importance.
L'objectif principal du Projet PYROPE est l'imagerie à haute résolution des structures profondes du grand Sud-Ouest : Golfe de Gascogne, Bassin Aquitain, et chaîne des Pyrénées.
Le principe de cette imagerie, appelée tomographie sismique, est le même que dans le domaine médical (échographie ou scanner). Des sources émettent des ondes, qui sont enregistrées par des capteurs après avoir traversé le milieu à étudier. Les temps de propagation de ces ondes sont porteurs d'informations sur le milieu traversé : les écarts de temps par rapport aux valeurs théoriques révèlent la présence d'hétérogénéités.
En sismologie, les sources émettrices sont en général les tremblements de Terre, dont les vibrations sont enregistrées par les stations. Mais les séismes ne sont pas les seules sources envisageables : une branche de la sismologie actuellement en plein essor exploite le bruit de fond microsismique, ces infimes vibrations de la croûte terrestre qui trouvent leur origine dans l'agitation de la surface des océans. On peut également utiliser des sources artificielles (explosifs, génératerus de vibrations).
La tomographie sismique peut s'envisager à toutes les échelles : du globe terrestre dans son ensemble, à partir des séismes les plus puissants, enregistrés sur toute la surface de la Terre, au chantier local à partir de sources explosives, comme en prospection pétrolière par exemple.
Dans le cadre de PYROPE, les stations temporaires d'enregistrement permettront ainsi d'explorer la structure en 3D du sous-sol depuis la croûte terrestre jusqu'à des profondeurs de plusieurs centaines de kilomètres, à partir des séismes proches, des séismes lointains, et du bruit de fond microsismique.